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Les clauses de mobilité dans le contrat de travail : cadre juridique et limites​

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Votre employeur vous a informé d’une mutation envisagée ? Vous souhaitez comprendre vos droits et savoir comment réagir ? Cet article vous apporte des réponses claires.​

L’employeur peut-il modifier votre lieu de travail ?

Par défaut, la mention du lieu de travail dans votre contrat est informative. Cependant, une clause de mobilité peut y être insérée, vous engageant à accepter, à l’avance, une modification de votre lieu de travail. Cette clause permet à l’employeur de vous affecter à d’autres établissements ou succursales de l’entreprise. Étant donné qu’elle élargit le pouvoir de direction de l’employeur, sa validité et son application sont strictement encadrées par la jurisprudence.​

Comment une clause de mobilité est-elle intégrée dans la relation de travail ?

La clause de mobilité doit être explicitement mentionnée dans votre contrat de travail ou dans un avenant signé par vous. Sans votre accord écrit, elle ne peut vous être opposée. Par ailleurs, si une convention collective applicable à l’entreprise contient une telle clause, elle peut s’imposer, à condition que vous en ayez été informé lors de votre embauche et que vous ayez pu en prendre connaissance.​

Quelles sont les conditions de validité d’une clause de mobilité ?

Pour être valide, une clause de mobilité doit :​

  • Être indispensable à la protection des intérêts légitimes de l’entreprise ;​
  • Être proportionnée au but recherché, en tenant compte de votre poste et des tâches à accomplir ;​
  • Être justifiée par la nature de votre travail ;​
  • Définir précisément la zone géographique d’application.​

Une clause vague ou permettant à l’employeur d’élargir unilatéralement son champ d’application est nulle. La zone géographique doit être clairement délimitée, qu’il s’agisse d’une région, d’un département ou même de tout le territoire national, en fonction de vos responsabilités et fonctions.​

En d’autres termes, elle est réputée non écrite, ce qui autorise le salarié à refuser une mutation en dehors du secteur géographique.

La clause de mobilité peut prévoir la possibilité de vous muter dans les établissements actuels et futurs dès lors que la zone géographique est déterminée à l’avance et de manière précise.

Néanmoins, aucune disposition légale ne prévoit la distance maximale qui peut vous être imposée. La clause de mobilité peut donc s’appliquer à un département, une région ou même à toute la France. L’étendue de la clause de mobilité dépend souvent des responsabilités et fonctions exercées par le salarié.

Pouvez-vous refuser l’application d’une clause de mobilité ?

En principe, si votre contrat contient une clause de mobilité valide, sa mise en œuvre constitue un simple changement des conditions de travail, relevant du pouvoir de direction de l’employeur. Vous ne pouvez donc pas la refuser. Cependant, des exceptions existent :​

  • Mise en œuvre de mauvaise foi : si la mutation modifie un élément essentiel de votre contrat (comme une baisse de rémunération) ou si elle est abusive (préavis trop court, motif discriminatoire, absence de justification par l’intérêt de l’entreprise), vous pouvez la contester.​
  • Atteinte à vos droits fondamentaux : si la mutation porte une atteinte grave et injustifiée à votre vie personnelle et familiale, vous pouvez également vous y opposer.​

Votre mutation doit respecter vos droits fondamentaux.

Si elle implique souvent un déménagement avec votre famille à proximité de votre nouveau lieu de travail, votre employeur ne peut pas vous imposer un changement de résidence qui porterait atteinte à votre liberté de choisir votre domicile personnel et familial. Une clause de mobilité n’est donc valable que si elle est indispensable à la protection des intérêts légitimes de l’entreprise et proportionnée à votre emploi et aux missions qui vous sont confiées.

Vous pouvez également refuser une mobilité géographique prévue dans votre contrat si celle-ci constitue une atteinte grave et illégitime à votre vie personnelle et familiale. Les juges considèrent ainsi qu’un employeur fait un usage abusif de cette clause lorsqu’il impose un déplacement immédiat à un salarié en situation familiale critique, alors qu’un autre salarié aurait pu occuper le poste.

Qui doit prouver quoi en cas de contestation ?

L’employeur n’est pas tenu de justifier sa décision de mutation. Cependant, en cas de litige, le juge vérifiera si la mutation est conforme à l’intérêt de l’entreprise et si elle a été mise en œuvre de bonne foi. Il vous appartient de démontrer que la décision est étrangère à cet intérêt ou qu’elle a été prise de manière déloyale.​

Quels sont les risques en cas de refus d’une clause de mobilité ?

Refuser une mutation conforme à une clause de mobilité valide peut être considéré comme un manquement à vos obligations contractuelles. Toutefois, ce refus ne constitue pas automatiquement une faute grave. L’employeur peut prononcer une sanction, pouvant aller jusqu’au licenciement, si votre refus n’est pas justifié.​

Nos avocats, experts en droit du travail, sont à votre disposition pour répondre à toutes vos questions et vous conseiller. Nous proposons des consultations en présentiel ou en visioconférence. Prenez rendez-vous directement en ligne sur https://www.agn-avocats.fr/.

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