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Clause de non-garantie des vices cachés : peut-on vraiment exclure la responsabilité du vendeur ?

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Pourquoi la clause de non-garantie des vices cachés est-elle un point de tension dans les ventes immobilières ?

Lorsque vous achetez un bien immobilier, il est possible que le vendeur insère dans le contrat une clause dite de « non-garantie des vices cachés ». Cette clause vise à protéger le vendeur en limitant ou en excluant sa responsabilité si des défauts sont découverts après la vente.
Cependant, cette clause ne s’applique pas toujours de manière automatique, et son efficacité peut être remise en cause selon la nature de la vente et le comportement du vendeur.

Les limites et risques liés à la clause de non-garantie

  1. La protection limitée pour les acquéreurs particuliers

En théorie, la clause de non-garantie protège le vendeur, sauf si ce dernier est un professionnel de l’immobilier. En effet, selon l’article 1643 du Code civil, un vendeur professionnel ne peut pas s’exonérer de la garantie lorsqu’il vend un bien. Cela signifie que, même en présence d’une clause de non-garantie, le vendeur restera responsable si des vices cachés sont découverts après la vente.

Exemple pratique : si vous achetez un appartement à un promoteur ou à un marchand de biens, la clause de non-garantie ne pourra pas vous être opposée, car le vendeur est réputé professionnel et doit garantir l’absence de vices cachés.

Pour aller plus loin, consultez notre article sur comment se défendre d’une accusation de vice caché.

  1. La présomption de connaissance du vice par le vendeur

Même lorsqu’il ne s’agit pas d’un vendeur professionnel, la clause de non-garantie peut être écartée si l’acheteur prouve que le vendeur avait connaissance du vice avant la vente. Dans ce cas, le vendeur sera considéré comme ayant agi de mauvaise foi.

Selon l’article 1645 du Code civil, lorsque le vendeur avait connaissance des défauts du bien et qu’il a volontairement omis de les révéler à l’acheteur, celui-ci peut demander des dommages et intérêts en plus de l’annulation de la vente ou d’une réduction du prix.

Exemple concret : un vendeur qui savait que la toiture de la maison était gravement endommagée, mais qui n’en a pas informé l’acheteur, ne pourra pas s’abriter derrière la clause de non-garantie des vices cachés.

Pour approfondir, découvrez notre guide sur que faire en cas de travaux et malfaçons.

Quand et comment contester une clause de non-garantie ?

Il existe plusieurs moyens pour l’acheteur de contester ou de limiter l’effet d’une clause de non-garantie des vices cachés :

1. Vérifiez le statut du vendeur

Si le vendeur est un professionnel (promoteur, agent immobilier, marchand de biens), la clause de non-garantie est inopposable. Vous pouvez alors demander l’application de la garantie des vices cachés, même si la clause figure dans le contrat de vente.

2. Prouvez la connaissance du vice par le vendeur

Si vous parvenez à démontrer que le vendeur avait connaissance du défaut avant la vente, vous pouvez engager sa responsabilité. Cela nécessite souvent de fournir des preuves comme :

  • Des échanges écrits (emails, lettres) où le vendeur évoque le défaut
  • Un rapport d’expertise démontrant que le défaut existait avant la vente et que le vendeur ne pouvait l’ignorer

3. Agissez rapidement

L’action en garantie des vices cachés doit être engagée dans un délai de deux ans à compter de la découverte du vice, conformément à l’article 1648 du Code civil. Passé ce délai, vous risquez de perdre vos droits. Il est donc essentiel de consulter un avocat dès que vous découvrez un vice caché.

Exemples concrets de clauses de non-garantie écartées par la justice

  1. Le cas du vendeur ayant réalisé lui-même les travaux

Si le vendeur a personnellement effectué des travaux ayant conduit au vice caché, il est présumé en avoir eu connaissance. La clause de non-garantie sera alors écartée.
Référence : Cass. civ. 3e, 10 juillet 2013, n° 12-17.149

  1. Le cas d’un vice grave affectant l’usage du bien

Même si la clause de non-garantie est valable, elle ne s’applique que pour des vices mineurs. Si le vice est suffisamment grave pour rendre le bien impropre à l’usage, la garantie pourra être invoquée.
Référence : Cass. civ. 1re, 8 décembre 1993, n° 91-19.627

Conseils pratiques pour éviter les litiges

  • Avant d’acheter : faites réaliser un diagnostic complet par un expert indépendant pour détecter d’éventuels défauts.
  • Avant de vendre : si vous êtes vendeur, soyez transparent sur l’état du bien et fournissez tous les documents techniques requis. Cela limitera les risques de litige.
  • En cas de litige : consultez rapidement un avocat expert en droit immobilier pour connaître vos droits et les démarches à engager.

Nos avocats experts en malfaçons et vices cachés, se tiennent à votre disposition pour répondre à toutes vos questions et vous conseiller. Nos entretiens peuvent se tenir en présentiel ou en visio-conférence. Vous pouvez prendre rendez-vous directement en ligne sur www.agn-avocats.fr.

AGN AVOCATS – Pôle Immobilier
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